Au Japon, il y a que des japonais... et ils parlent pas anglais !!!

Nous nous levons un matin... Kenzo est bouillant. Après vérification, il a 38,9 degrés !

Emma fait le bilan dans la trousse à pharmacie, c'est bien simple, il n'y a plus rien pour lui faire baisser la fièvre (Kenzo nous a fait un bon rhume avec forte fièvre en Chine... il a épuisé le stock d'antipyrétiques et nous n'avons pas pu le renouveler complètement malgré l'aide de Hui Jun). Olivier descend à la réception demander de l'aide, il remonte dans la chambre avec le traitement japonais contre la fièvre chez les enfants. Il s'agit d'une espèce de bandeau gélatineux à appliquer sur le front que notre petit malade n'apprécie guère et enlève... la fièvre continue son ascension.

Dans la matinée, voyant l'état de notre fils empirer, nous décidons de sortir consulter, car à l'hôtel personne ne parle suffisamment anglais pour nous aider à trouver la pharmacie et les médicaments qui vont bien. Nous avons l'adresse d'une clinique (obtenue par Reiko) où le personnel est censé parler anglais et espagnol... Nous mettrons une bonne heure à la trouver. Sur place, personne ne parle ni anglais ni espagnol... on prend la température de Kenzo... il est à 39,9 ! La secrétaire médicale (avec sa blouse blanche au dessus du genou, ses grandes chaussettes assorties et ses couettes de chaque côté...) nous remet un plan pour nous orienter vers un hôpital pour enfants (car eux ne peuvent rien faire). Je précise qu'il fait au moins 32 degrés dehors, ce qui n'arrange en rien l'état de Kenzo.

C'est reparti, nous nous y rendons à pieds puisque c'est juste à côté. La première des 2 cliniques indiquées (cette secrétaire avait fait du zèle) est introuvable... Je vous rappelle que tout est en japonais... Nous arrêtons un monsieur très sympa dans la rue pour qu'il nous aide. Il ne fera pas mieux pour la première clinique, en revanche, il nous accompagnera jusqu'à la 2ème.

A l'intérieur, une autre secrétaire médicale nous reçoit... elle ne parle pas un seul mot d'anglais... donc elle comprend difficilement ce que nous lui disons... par contre, elle nous fait comprendre sans équivoque qu'il nous faut nous déchausser pour parcourir les 1 m qui nous sépare d'une chaise et attendre. Les nerfs d'Emma commencent à être mis à rude épreuve !

Après un certain temps d'attente, une infirmière arrive. Elle parle 3 mots d'anglais grâce à son dictionnaire électronique : "Avez vous une assurance au Japon ?"

- Non.

- Je reviens

Attente...

- Quel âge à votre enfant ?

- Il aura 5 ans en septembre.

- Je reviens.

Nouvelle attente... la tension monte de notre côté... cela fait maintenant 2 bonnes heures que nous cherchons...

- Je suis désolée, notre médecin ne pourra pas voir votre enfant, il n'est pas pédiatre... par contre, voici l'adresse de la croix rouge, ils ont des pédiatres là-bas... voulez vous que j'appelle un taxi ?

Le chauffeur de taxi nous dépose 15 minutes plus tard devant l'hôpital de la croix rouge... la folle virée des bureaux commence !!! Pourtant notre petite infirmière nous avait remis un papier que nous présentons avec un air désespéré à chaque occasion. On pense qu'il y a écrit dessus que nous voulons voir un pédiatre... mais allez savoir !

Au bout d'un temps qui nous parût interminable, nous arrivons enfin au bon guichet. Nous remplissons des papiers pour ouvrir un dossier. Car pour pouvoir bénéficier de soins dans cet hôpital, il faut être "membre" et avoir la carte... Là encore, la jeune femme ne parle pas un mot d'anglais... Nous commençons sérieusement à nous agacer, d'autant plus que nous voyons notre Boubou qui est à bout !

T + 3h30 : Nous arrivons en salle d'attente pédiatrique. Reprise de température... Kenzo est à 40... l'infirmière veut que nous nous éloignons des autres enfants, Kenzo pourrait être contagieux. Nous commençons à nous demander si nous n'allons pas être oubliés... mais non !!! La chance tourne : une pédiatre adorable qui parle un anglais parfait nous reçoit !!! Elle fait son recueil de données, examine Kenzo... et commence à nous parler de méningite... car notre fils en présente tous les symptômes : hyperthermie, céphalées et vomissements (vous reconnaissez l'infirmière qui parle, là ? ;-)). Elle fait ses tests et... nous sommes au bord de la rupture !!! Nous connaissons pourtant bien notre enfant et savons (dans notre coeur) qu'il n'a rien de grave, il vomit facilement dès qu'il est malade, monte sa fièvre très haut depuis tout bébé pour un simple rhume et a toujours mal à la tête dès qu'il dépasse les 38...

Elle nous glisse quand même au passage que Kenzo a la gorge rouge, mais que si jamais il ne va pas en s'améliorant il faudra revenir...

Il a la gorge rouge... bon tant mieux !! Kenzo, tu as mal à la gorge ?

Réponse le lendemain : "OUI" Nous : "Qu'est ce qu'on est content que tu ais mal à la gorge !!!"

Mais après avoir vu un médecin, il nous fallut aller régler notre dû avant d'obtenir l'ordonnance. Nouvelle longue attente...

Emma se charge d'aller à la pharmacie chercher les pilules miraculeuses. Nous croyons en avoir aperçu une dans l'hôpital, c'est en fait une boutique paramédicale, qui vend... du paramédical !

A nouveau, la course aux renseignements. On montre l'ordonnance et on mime de prendre des médicaments... La comédie dure une bonne demi-heure.

Enfin, une pharmacie. Ça tombe bien, il y a personne, Emma se dit qu'elle sera vite servie. Et bien non !!! Il faudra 45 minutes au pharmacien pour préparer les antibio (lui même) en sachets !!!

Conclusion : il nous aura fallu 6 heures pour pouvoir enfin donner du paracétamol à notre fils ! Du délire !

Un conseil : ne tombez surtout pas malade dans un pays où vous ne parlez pas la langue, et où personne ne parle anglais !!! Pire encore sera votre situation si vous n'avez pas de guide (genre routard ou lonely) comme ce fut notre cas !!!!