vendredi 11 janvier 2008

Les mines de Potosi

Une nuit supplémentaire dans le bus et nous nous retrouvons à Potosi, ville minière, dont la réputation n’est plus à faire. C'est la ville de plus de 100000 habitants la plus haute du monde (4090 m d'altitude).


Nous décidons de visiter une mine. Le tour commence par la visite du marché minier, où nous achetons des feuilles de coca, de l’alcool (à humer), du tabac et de la dynamite à offrir aux miniers. Ce marché est le seul au monde autorisant la vente de dynamite sans aucun contrôle.

La visite se poursuit dans la mine proprement dite, les conditions de travail des miniers y sont particulièrement dures (espérance de vie : 45 ans !)... ils sont coupés de la lumière du soleil pendant 8h, ils ne mangent pas non plus à l’intérieur. Ils prennent un bon petit déjeuner avant de commencer leur travail et se coupent la faim toute la journée à l’aide de feuilles de coca qu’ils mastiquent. Les conditions de travail sont tellement dures que les miniers ont besoin de se raccrocher à quelque chose... le Dieu des chrétiens n'étant que dans la lumière... ils ne bénéficient pas de sa protection. Alors, ils ont inventé leur «dieu», ou plutôt leur «diable» : «el Tio». El Tiò est en effet une sorte de diable, mais un diable qui les protège lorsqu'ils sont sous terre, dans son domaine. Comme eux ont besoin de feuilles de coca, d'alcool et de tabac, ils estiment que el Tiò aussi. Ainsi plusieurs fois par jour, ils vont partager avec Lui leurs denrées rares et implorer par là même sa protection. Chaque année est organisé en février un carnaval, et pour cette occasion el Tiò voit le jour. On dit, qu'à cette période là, la mine n'est plus protégée et qu'il est donc dangereux d'y aller travailler... on recense d'ailleurs le plus grand nombre d'accidents et de décès dans les mines. Une explication plus rationnelle met en avant que c'est la saison des pluies et que l'humidité fait s'effondrer des passages de la mine...

Nous nous sommes enfoncés un peu plus jusqu’à un musée (oui oui, à l’intérieur de la mine) destiné aux touristes. Car lorsque le cours de l’argent connut une mauvaise période, les miniers survécurent grâce au tourisme.
Jusque dans les années 1980 (désolés, nous avons oublié les dates précises !), les mines de Potosi appartenaient au gouvernement, les miniers en étaient salariés. Mais lorsque le cours de l’argent s’effondra, le gouvernement bolivien abandonna ses mines et licencia tout son personnel. Ainsi, plus de la moitié de la population de Potosi se retrouva sans emploi... et donc sans revenus ! Le gouvernement proposa donc aux miniers de racheter des parts, des parcelles de la mine et de l‘exploiter pour leurs propres comptes. Le problème pour ces miniers fut d’acheter des parcelles sans argent ! Le gouvernement leur proposa une aide financière... En contrepartie, les miniers lui reverse 10% de leur chiffre d’affaires.

Aujourd’hui, un minier “propriétaire” gagne jusqu’à l’équivalent de 1500 euros par semaine ! Alors que le chef d’état bolivien n’en gagne que 1000 par mois ! Le gouvernement envisage donc des réformes... (no comment !)

Pour visiter une mine à Potosi, il faut bien évidement s’équiper. L’équipement est fourni par le tour opérateur qui nous accompagne. Olivier a trouvé que la sortie n’était pas suffisamment chère, il trouva donc le moyen d’oublier son casque à l’entrée de la mine. M---- ! Le chauffeur se propose de remonter le chercher pour quelques 30 bolivianos... il revient SANS le casque... On nous assure à ce moment là que le casque était neuf... Hum ! Nous n’en sommes pas convaincus au vue des rayures dont il était couvert... c’est donc 45 bolivianos de plus qu’il nous faudra lâcher ! Merci Olivier !

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