Non ! Les voleurs ne nous prendront rien !

EMMA : Après 7 bonnes heures de bus, nous arrivons enfin à Uyuni où nous attendent Yvan et Marie Annick. Je sors du bus en courant, direction les toilettes. Kenzo a pour mission de surveiller les sacs à main, pendant qu’Olive décharge les sacs à dos. Je retrouve mes 2 hommes, Kenzo se lève et nous échangeons 2 mots, je me retourne, plus de sac (mon sac à main). Je crie “Il est où mon sac ? Il est où mon sac ?”.
Olivier me demande si j’ai vu partir quelqu’un et sans hésiter je lui indique un homme qui s’éloigne vers ma gauche avec un sac poubelle dans la main. Je n’ai pourtant rien vu, mais je le sens !
Olivier s’en va en courant. Pendant ce temps, je fais le bilan de ce qu’il y a dans mon sac : la game boy de Kenzo, ses 2 nainains, les billets d’avion, 500 dollars en liquide, ma carte bancaire, le porte-bonheur de ma meilleure amie, mon MP3, le Routard, etc...
Au bout de 5 minutes qui me parurent éternelles, je vois mon HÉROS revenir avec mon sac !!!
Allez chéri, racontes leur comment tu as assuré !

OLIVIER : Vous connaissez tous mon corps d’athlète ! J’ai tout d’abord piqué un 100 m en 9 secondes, puis j’ai fais un salto avant puis arrière pour impressionner mon voleur. Celui-ci ne voulant pas me rendre le sac, je lui ai donné un coup de boule rotatif, puis j’ai élevé ma jambe au niveau de son visage, je l’ai arrêté à quelques millimètres de son nez et je lui ai redemandé : « Da me mi mochila de vuelta, AHORA !» (=«Redonnes moi mon sac MAINTENANT !»). Et voilà donc comment j’ai récupéré le sac, facile, non ?

EMMA : Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu, mais bien sûr ! Arrêtes mon chéri, tu sais bien que tu as pris un peu de poids ces derniers temps ! Et en plus tu ne parles pas espagnol ! Non, plus sérieusement !

OLIVIER : J’ai tout d’abord été chanceux, car il y avait peu de monde à l’arrêt de bus, il m’a été plutôt facile de repérer notre voleur qui portait un petit sac noir en plastique et un grand sac vert (dans lequel il avait placé le sac d’Emma).
Je l’ai suivi sur 2 rues, je le voyais s’arrêter et regarder derrière lui tous les 10 mètres. A un moment donné, je l’ai perdu de vue, à un coin de rue, puis je l’ai repéré sur la rue d’en face, caché derrière une voiture; il s’était arrêté. J’ai traversé la route et je lui ai fait : “Hey !” en le pointant du doigt. Il est sorti de sa cachette en laissant derrière la voiture son sac vert ! Il me dit : “Taxi, taxi ?”, je lui répond : “Non !”. Je repointe mon doigt vers le sac vert en lui faisant les gros yeux et ma gueule de con ! Il me répond : “Disculpe ! Disculpe !” (=excusez moi). Je récupère mon bien et il repart illico presto, de peur que je lui fasse une prise de karaté !
Je ramène le sac de ma bien aimée, fier comme un paon ! Non, les voleurs ne nous prendrons rien !!!